L’Algérie est indéniablement l’un des pays les plus riches en matière de vestiges architecturaux, aussi bien sur le pourtour méditerranéen qu’à l’échelle de l’Afrique du Nord.
Comment protéger, répertorier, sauvegarder et mettre en valeur tous ces legs qui nous viennent de différentes époques, civilisations et ères ? Ce n’est un secret pour personne que ce patrimoine est resté, pendant longtemps, trop longtemps, ou bien dans l’indifférence totale ou bien livré à lui-même. Depuis quelques années, plusieurs initiatives aussi bien du domaine public, associatif qu’individuel ont vu le jour, avec comme ultime objectif, rendre visible ce patrimoine pour sa prise en charge et sa protection. Journée de sensibilisation, colloques, portes ouvertes, séminaires et autres moyens pour faire connaître ce patrimoine précisément. Dans une initiative que l’on peut considérer comme personnelle, Nadia Belaala, architecte diplômée de l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme (Epau) Algérie et ingénieur social diplômée de l’Ecole supérieure du travail social (ETSUP Paris – France), vient à son tour mettre la main à la pâte et apporter son concours et sa contribution, avant qu’il ne soit trop tard, pour la sauvegarde d’un legs riche et varié. L’architecte Nadia Belaâla, lors de son périple en Algérie, fait des Aurès une station et une halte incontournables, plaçant le pays chaoui parmi les plus riches en matière de vestiges à l’échelle nationale et compte bien consacrer un reportage photographique à cette région du pays, sachant que ce n’est pas son premier travail ni le dernier.
« Je suis retournée en Algérie, à Constantine, à l’occasion de « Constantine, capitale de la culture arabe », Tiddis, Annaba… J’ai discuté avec un ami qui est dans l’associatif à Tunis, et là, je décide de prendre des photos. J’en prends de nombreuses, qu’elle que soit la qualité. J’en prends et je me nourris des récits des passants, des connaisseurs, des historiens. Je me promets de tout rapporter, d’expliquer, de parler de cette terre, mille fois conquise et mille fois pillée. » « La photo est le moyen, à mon sens, de figer des éléments, des bribes d’histoire dans l’inconscient individuel et collectif. Pas besoin de photographies, c’est le cas de le dire, pour comprendre les intentions, les bonnes intentions, de Nadia qui veut lancer un appel, mieux, un cri, un SOS, quant à la situation du patrimoine architectural. L’architecte photographe avance un argument de taille : « Mon projet et ma décision sont dictés par mon expérience et l’état des lieux. » « Il est fort probable que ce sont les sites les plus connus des Aurès. Imedghassen, Timgad, Ghouffi… mais aussi les moins connus des spécialistes et initiés, à l’exemple du refuge de la Kahina, les greniers de Balloul, ou encore de l’ancien village ou Tikliane de Menaâ ou Mdoukel, ils seront la priorité de ce passage dans les Aurès à la fin du mois de février », nous dit l’initiatrice de ce projet photographique. Pour rappel, Nadia Belaâla est native d’Alger. L’amour et la passion pour l’architecture est venue de sa mère, qui n’a jamais cessé de raconter à sa fille combien il faisait beau vivre jadis à la Casbah, le patio, stah… Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd visiblement.