Honni et détesté par le clan Présidentiel d’Abdelaziz Bouteflik, l’industriel Issad Rebrab a subi durant toute l’année une des pires campagnes de déstabilisation. Attaques médiatiques injustifiées et d’une violence inouïe, procès en justice pour l’empêcher le rachat du groupe El-Khabar et la chaîne de télévision KBC, l’année 2016 fut rude, très rude pour Issad Rebrab dont les projets les plus importants demeurent bloqués en Algérie. Mais ces misères semblent en train de connaître un heureux dénouement grâce à l’intervention d’un soutien de poids au sein du régime : Ahmed Ouyahia. En effet, selon nos informations, le chef de cabinet de la Présidence de la République est intervenu depuis septembre dernier pour discuter avec Saïd Bouteflika et les autres conseillers proches du Président Abdelaziz Bouteflika au sujet du dossier Cevital et Issad Rebrab.
A la demande de Rebrab, Ahmed Ouyahia a plaidé la cause de l’industriel algérien auprès du Palais d’El-Mouradia. Ouyahia a détaillé la version des faits de Rebrab. Le chef de cabinet d’Abdelaziz Bouteflika a expliqué aux représentants du Clan Présidentiel que Rebrab n’a aucune intention de financer un candidat concurrent qui pourrait nuire à leurs intérêts dans le pays. Ahmed Ouyahia a même présenté un dossier concocté par Rebrab et ses conseillers qui expliquent comment le groupe Cevital n’a touché aucune subvention publique consacrée à la production de l’huile et du sucre en Algérie. Rebrab a tenu à démonter que ses concurrents ont été les seuls et principaux bénéficiaires de ces subventions dont le montant a dépassé les 90 millions d’euros entre 2011 et 2015.
Dans son dossier remis à Ahmed Ouyahia, Rebrab a mis en avant un rapport du ministère du Commerce prouvant que Cogral, Afia international et COGB La Belle, les concurrents de Cevital en Algérie, ont bénéficié à eux-seuls de toutes ces subventions. Ces subventions représentent une compensation, allouée pour la prise en charge de la hausse des prix du sucre roux et de l’huile brute de soja en vue de garantir le maintien des prix plafonds étant donné que le sucre et l’huile sont considérés en Algérie comme des produits de première nécessité. Des produits que l’Etat subventionne pour permettre aux plus nécessiteux de les acquérir. Un mécanisme censé garantir la paix sociale en Algérie. Lors de ses diverses entrevues avec Abdelaziz Bouteflika et ses conseillers, Ahmed Ouyahia a su démontrer que les adversaires de Rebrab, notamment les fréres Kouninef, lesquels ont racheté en 2005 le groupe public COGRAL, ont su comment tirer profit de la politique hostile des autorités à l’égard de Cevital. D’après nos sources, la plaidoirie d’Ouyahia en faveur de Rebrab a convaincu Bouteflika qui a modifié par la suite sa vision vis-à-vis de celui qu’il appelle le « Berlusconi Algérien ». Abdelaziz Bouteflika aurait même adressé des remontrances aux adversaires de Rebrab. C’est pour cette raison que ces derniers ont calmé leurs ardeurs en mettant en suspens leurs offensives médiatiques et politiques. Mais si l’intervention d’Ouyahia a pu ramener le calme dans les relations entre Rebrab et les Bouteflika, le patron de Cevital demeure ciblé par d’autres hauts responsables influents comme Abdesslam Bouchouareb, le ministre de l’Industrie qui refuse toujours de conclure la paix avec l’industriel privé. Preuve en est, le 14 novembre dernier, Bouchouareb a refusé d’assister à l’inauguration de la 2ème ligne de production de verre plat de l’usine MFG (Méditerranéen Float Glass), une filiale de Cevital, située à Larbaâ, dans la banlieue d’Alger. En revanche, Ahmed Ouyahia a transmis une lettre de félicitations au patron du premier groupe privé en Algérie. Reste à savoir enfin si cette réconciliation arrachée au forceps va durer encore longtemps dans la mesure où les hommes d’affaires du clan présidentiel complotent toujours dans l’ombre pour faire tomber l’empire Cevital.
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