La décharge publique de la cité Aïn Defla, sur les hauteurs de la ville de Guelma, fait encore parler d’elle et ne cesse de provoquer le courroux des habitants de par les effets néfastes qu’elle cause à la santé publique.
Dans cette cité, et ailleurs, nous avons toujours du mal à gérer nos « modestes » ordures ménagères. Nous ne parlons même pas de la pollution occasionnée par ces déchets qui transforment nos cités en un véritable dépotoir. Les résultats ne devraient pas être réjouissants.
Cela devrait faire réfléchir plus d’un, entre population et pouvoirs publics. Il est question de sortir avec une nouvelle définition de politique commune, entre les citoyens et les gestionnaires des communes, pour lutter contre le phénomène des déchets ménagers et limiter les menaces qui pèsent sur notre région, et notre santé. Force est de constater que nous avons du mal à trouver une solution pour éliminer les déchets ménagers. Laissée à l’abandon, depuis quelques années déjà, avec cette décharge à ciel ouvert, il n’est pas à écarter une crise sanitaire qui risque de s’avérer importante vu les dégâts. Rats, reptiles et moustiques envahissent la ville.
Aucune opération inscrite au calepin des responsables concernés, et à chaque campagne, on nous promet l’aménagement de cette ville antique romaine de Calama, transformée en décharge publique. En plus des ordures ménagères déposées çà et là et des déchets de matériaux de construction qui sont visibles aux quatre coins de la ville où toute une population accuse les autorités locales de pratiquer la politique de deux poids deux mesures. D’ailleurs, il est bien difficile d’être civilisé quelquefois. On est mal vu et notre comportement est souvent tourné en dérision.
Dans une société où les valeurs et normes ne sont plus ce qu’elles étaient et que les repères deviennent de plus en plus flous, ça ne devrait pas étonner. Khalti Fatma, 75 ans, résidant à la cité Foudjerol C, témoigne : «A la cité où je vis, les gens ne prennent même pas la peine de sortir leurs poubelles. C’est à travers les balcons que mes voisins s’acquittent de cette tâche ! Les bacs restent propres et vides, quand ils ne sont pas volés ou détournés de leur utilisation initiale. Une fois la nuit tombée, les poubelles fusent de toutes parts. Il nous est d’ailleurs impossible de nous mettre au balcon à partir de cette heure-là. Certains n’attendent pas ce rendez-vous pour le faire. Mon mari l’appelle ‘le couvre-feu’. D’autres le font même en plein jour au vu et au su de tous. Après une belle lancée de poubelle, qui peut même te frôler la tête, la voisine peut te dire bonjour sans aucune gêne ni honte ! A dire vrai, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans la ville de Guelma. A qui incombe la mission de salubrité publique ?
A l’administration qui ressasse à qui mieux mieux qu’elle manque d’effectif avec un parc dépassé, ou au citoyen dont l’éco geste fait défaut ? Les associations environnementales et les comités de cité d’habitation et de quartier et tous ceux qui sont concernés par la protection de l’environnement sont appelés aujourd’hui plus que jamais à mener des campagnes de sensibilisation quant à l’importance de la question de la préservation et de la protection de l’environnement.
Les vaches de retour !
Malgré la menace du P/APC d’emmener à l’abattoir toute vache circulant en ville, la cité Aïn Defla A, B et C continue à être traversée par des dizaines de bêtes qui se dirigent, quotidiennement, vers la décharge publique limitrophe pour s’y alimenter. Le propriétaire de ces ruminants serait un employé du parc de la commune. A ce phénomène s’ajoute celui des chiens errants dont le nombre en nette croissance devient inquiétant et présente un danger certain pour les habitants, notamment les enfants surtout à la tombée de la nuit où certains quartiers demeurent dans une totale obscurité due à la défaillance de l’éclairage public. Ceci en attendant l’été avec ses essaims de mouches, la fumée nauséabonde de la décharge publique et la poussière, une vie rose, quoi !
Malgré la mise en service du Centre d’enfouissement technique, les vaches abandonnées dans la nature par leur propriétaire continuent à sévir dans toute la ville de Guelma en toute impunité. En effet, des dizaines de vaches descendent, dès la tombée de la nuit, dans les rues de la cité Foudjerol, créant un climat insupportable, empêchant les habitants de dormir, salissant les quartiers avec leur bouse et surtout éventrant les sacs de poubelle que les habitants mettent sur les trottoirs pour être ramassés lors du passage des tracteurs. Au petit matin, on découvre un autre visage de cette cité tranquille. De la bouse de vache un peu partout, des déchets ménagers éparpillés sur les trottoirs et sur la chaussée… Devant une telle situation, les éboueurs, fatigués de devoir ramasser à la main les ordures quotidiennement, se trouvent parfois obligés de fermer l’œil et ne ramassent que les sacs. Cette situation pénalise les résidents de la cité qui voient leur cadre de vie se détériorer.