Le phénomène de la harga n’est pas près de s’estomper, les candidats continuant à risquer leur vie en allant s’aventurer en pleine mer même en cette période hivernale. Les côtes oranaises et plus précisément de Cap Falcon restent parmi les lieux où les garde-côtes ont souvent intercepté des embarcations qui s’apprêtaient à rallier l’autre côté de la Méditerranée.
A 1000 euros le candidat, les réseaux de passeurs ont vite fait leurs comptes et optent désormais pour une nouvelle « clientèle » issue des pays subsahariens, même si le nombre de harragas algériens est toujours aussi élevé. Lors de la dernière interception effectuée, lundi, ils étaient 12 migrants clandestins, parmi eux trois femmes dont une en attente d’un bébé qui ont été interceptés aux premières heures de la journée, tentant de quitter les eaux algériennes vers les côtes ibériques à bord d’une embarcation pneumatique. Mais c’était sans compter sur la vigilance et l’expérience des gardes-côtes qui ratissent tout le littoral oranais.
Parmi ces candidats assez particuliers, nos sources font état de la présence de Camerounais, un ressortissant du Togo, un autre du Bénin et de la Guinée. Parmi ces candidats à cette traversée clandestine, on retrouve trois femmes dont une était enceinte, ils ont tous été pris en charge par l’équipe des garde-côtes jusqu’au diagnostic médical afin de s’assurer de la bonne santé des personnes. Le nombre de candidats à l’émigration clandestine s’élève depuis le début de ce mois de janvier à 102 personnes, dont la majorité serait des ressortissants de pays du Sahel, d’Afrique équatoriale et plus au sud encore.
Les bidonvilles de Coca et El Hassi, un haut lieu de transaction
A la sortie ouest de la ville d’Oran, relevant en partie de la délégation urbaine Bouamama, se trouve un premier si ce n’est le plus important bidonville de la wilaya d’Oran, celui du lieu-dit « Coca » et juste à proximité dans le même périmètre, un autre bidonville a depuis proliféré en occupants, il s’agit d’une partie de la localité d’El Hassi. Dans ce capharnaüm propice à tous les excès et dépassements se situerait, selon nos sources, le lieu des transactions pour les traversées clandestines par certains réseaux qui gèrent le flux des candidats à l’émigration clandestine par voie maritime.
Depuis quelque temps, si le nombre de candidats de jeunes Algériens à la harga a fortement baissé, il n’empêche que le business est toujours actif mais avec un autre genre de candidats apparu depuis le conflit en Libye et au Sahel, le danger ne permet plus le passage aisé habituel notamment à partir des côtes libyennes. Avec tous les dangers qu’elle présente, la traversée à bord d’une embarcation de fortune n’est pas donnée et pour cause, suite à nos investigations, nos sources nous font savoir qu’il faut débourser aux alentours de 1000 euros pour prétendre à une place dans une embarcation pneumatique en direction des côtes espagnoles, ces frais couvriraient, selon nos sources, les dépenses liées au carburant et autres accessoires nécessaires pour la traversée. Selon nos sources, le trafic des passeurs ne se limiterait pas uniquement aux traversées clandestines par mer, il serait aussi lié à d’autres trafics tout aussi nuisibles, comme le commerce de drogues, dont les dures comme la cocaïne.
SOURCE : www.reporters.dz