La marque de chaussures André, bientôt à vendre

Le propriétaire de l’enseigne, le groupe en difficulté Vivarte, devrait officiellement annoncer cette vente à la fin du mois, croit savoir Europe 1. Les syndicats appellent à un rassemblement jeudi devant le ministère de l’Économie. Ils seront reçus à Bercy dans la foulée.

André serait en grande difficulté.

Les syndicats de Vivarte redoutaient cette annonce depuis plusieurs mois. Selon Europe 1, le géant de l’habillement, en grande difficulté, devrait confirmer la mise en vente, d’ici fin janvier, de l’enseigne André. La marque de chaussures, l’une des plus emblématiques du groupe (qui à sa création portait le nom de Groupe André), dispose d’une centaine de magasins en France et emploie 750 personnes. Inquiète, l’intersyndicale des salariés de Vivarte à appelé à un rassemblement jeudi à 12 heures devant le ministère de l’Économie. Les représentants du personnel seront ensuite reçus au ministère.

Selon Christophe Martin, délégué CGT chez André, la nouvelle provoque une vive émotion chez les salariés. «On est très inquiet de savoir comment on va être mangé, si on va disparaître comme notre concurrent, la société Bata. En tant que délégué du personnel et secrétaire du comité d’entreprise, je peux vous dire que j’ai eu beaucoup de gens en pleurs au téléphone. Ils se demandent ce qu’ils vont faire. À court terme ils ne savent pas du tout», expliquait-il ce matin au micro d’Europe 1.

La descente aux enfers de Vivarte

Les syndicats craignent que cette cession ne s’accompagne d’un plan de restructuration et de suppressions d’emplois. André est en effet en grande difficulté. L’enseigne, qui selon Europe 1 perd 10 millions d’euros par an, avait déjà été concernée par le plan social dévoilé par Vivarte en avril 2015. Le groupe avait à l’époque annoncé quelque 1600 suppressions d’emplois dont une centaine chez André. Les plus grosses coupes ayant touché La Halle (plus de 1400 postes supprimés sur 4000) avec près de 250 fermetures de magasins programmées sur un total de 600.

Si elle se confirme à la fin du mois, la cession d’André sera une nouvelle étape du vaste programme de cession initié par les dirigeants successifs de Vivarte dans le but de freiner la descente aux enfers du groupe. Vivarte, qui possède des marques connues de tous (La Halle, André, San Marina, Minelli, Kookaï, Naf Naf…) et emploie plus de 20.000 personnes, souffre depuis plusieurs années du retournement du marché de l’habillement et d’une dette trop élevée, malgré une restructuration opérée en 2014. À l’issue de cette dernière, Vivarte avait obtenu de ses créanciers qu’ils abandonnent pour 2 milliards d’euros de dettes en contrepartie de la prise de contrôle du groupe. Mais la situation financière a continué à se dégrader. Les profits chutent et la dette représente toujours plus de 20 fois l’excédent brut d’exploitation.

Encore des suppressions de postes en vue

Depuis 2012, Vivarte a changé six fois de patron. Le dernier en date, Patrick Puy, arrivé en octobre, est un spécialiste du redressement des sociétés en crise. Il devrait poursuivre voire accélérer le plan stratégique de son prédécesseur, Stéphane Maquaire, qui a déjà mis en vente plusieurs marques du groupe comme Chevignon, Kookaï, Pataugas et Merkas. Vivarte a aussi bouclé la vente de la Compagnie vosgienne de la chaussure, la plus ancienne usine de chaussures en activité en France, implantée près de Nancy. Le site, qui fait travailler 150 personnes, a été cédé fin décembre à Hanse Industriekapital (HIK), une holding industrielle allemande, selon l’Est républicain. En plus d’André, Besson, autre spécialiste de la chaussure, serait dans le viseur.

En plus de ces cessions et d’une nouvelle restructuration de la dette, la direction a programmé la cession ou la fermeture de 100 magasins La Halle aux chaussures et un rapprochement opérationnel entre la Halle aux vêtements et la Halle aux chaussures. Une opération qui pourrait entraîner 500 à 600 suppressions de postes, selon les syndicats. Ces derniers voient désormais se profiler un démantèlement du groupe. «Ce qui se joue, c’est la vie de Vivarte et de ses salariés», rappelait récemment Jean-Louis Alfred, de la CFDT.

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