Problème du calendrier lunaire musulman universel (CLMU)

1/ Introduction

Tôt ou tard, le monde occidental demandera à la communauté musulmane de proposer un calendrier lunaire musulman unifié pour officialiser les congés religieux musulmans.

Même si ce calendrier a déjà été déterminé durant le 20ème siècle dans l’indifférence et l’ignorance générales, je crains encore une fois, que force sera donnée au lobby de l’argent qui favorise actuellement des issues non compatibles avec la vérité scientifique. Mais à Dieu ne plaise, si cette mauvaise issue devait se réaliser, elle ne résoudrait pas le problème et ne ferait que prolonger le trouble.

Afin que tout le monde soit conscient de la problématique qui n’a aujourd’hui plus aucune raison d’exister, son existence étant purement artificielle, je présente ci-dessous, un résumé de l’essentiel des biais erronés produites par des mauvaises interprétations de l’herméneutique religieuse non actualisée au 21eme siècle de notre ère.

Pour ceux qui préfèrent se contenter de l’essentiel sans s’embarrasser de menus détails, je dois les informer que cet article peut se résumer à une image graphique simple. Mais, malheureusement, et en attendant que je la produise, ceux qui s’impatientent en s’intéressant à cette question épineuse, devront jalonner les moindres recoins de ce texte pour en extraire la substance, avec mes plates excuses!

Fondamentalement, on recense aujourd’hui 5 calendriers lunaires musulmans: 4 qui utilisent diversement les calculs des lunaisons ou conjonctions lunaires ( ces dernières donnent à la seconde près le jour et l’instant du début de chaque mois lunaire lorsque les 3 astres que sont soleil, lune et terre sont alignés, ce qui arrive en moyenne tous les 29-30j), et 1 qui s’affranchit de la connaissance calculée des instants de lunaison.

Implicitement, les 4 premiers se distinguent par l’instant d’occurrence (de réalisation) des lunaisons. Étant donné que l’instant des lunaisons peut survenir de manière équiprobable, à n’importe quel moment du jour et de la nuit, entre 0 et 24 heures (http://rholax.ch/content/preuve-que-lobservation-des-levants-pour-la-détermination-des-débuts-des-mois-lunaires-est), nous allons voir que ce paramètre permet de déterminer le calendrier le plus vraisemblable, qui est défini comme celui qui n’impose aucune exigence sur l’instant d’occurrence de la lunaison, et donc celui qui s’adapte le mieux naturellement aux calendriers des lunaisons.

2/ Classification des différents calendriers lunaires utilisés par les musulmans

2.1/ Calendrier 1 (naturel): n’est caractérisé par aucune exigence sur l’occurrence des instants de lunaison

Ce calendrier est défini en recensant le nombre de jours ou l’aube se lève (plus précisément l’aube effective, ou true dawn ou elfajr essidiq). Nos travaux sur la détermination de l’instant du imsak, cités en préambule sur ce site, définissent l’aube effective avec une précision d’1 minute, et ce depuis 2016 (http://rholax.ch/content/détermination-des-calendriers-imsakfajr-pour-les-mois-de-mai-juin-et-juillet).

Le mois commence donc avec le premier fajr qui suit la lunaison et se termine avec le dernier fajr qui précède la prochaine lunaison. Cette exigence est simplement fixée par la condition du jeûn qui commence au début du fajr essidiq et non pas au maghrib ou au icha ou au asr ou au dhûhr ou à n’importe quel autre moment. Et grâce à nos travaux sur le imsak, le mois peut donc commencer au plus tôt 1 minute après la lunaison et se terminer au plus tard 1 minute avant la prochaine lunaison. 

Ce calendrier est totalement en phase avec les lunaisons de sorte que quelque soit l’instant de la lunaison qui peut survenir entre 0 et 24h, le jour ou la nuit, le musulman jeûnera tous les jours ou l’aube se lève, dans les limites du mois définies par deux lunaisons consécutives. Ceci a pour conséquence de bien identifier les jours pairs et impairs pour les veillées de nuits, le jour de chouwal ou il est interdit de jeûner, et tous les autres jours des mois interdits.

Enfin, il n’y a pas lieu d’ajuster quoique ce soit dans ces mois lunaires interdits pour que leur nombre de jours soit constant, étant donné qu’elles ont été crées à l’origine pour avoir une variabilité constitutive, d’un cycle à l’autre, contrairement aux mois du calendrier solaire qui ont été « découpés artificiellement » par l’homme à partir d’une année solaire, pour être des multiples entiers de journées de 24h, commençant à 00h, au milieu de la nuit, chaque jour. Ceci n’est bien entendu pas possible pour le mois lunaire, car le début naturel du mois commence comme bon lui semble mais jamais à 00h.  Notons aussi, que dans un mois lunaire musulman, la notion de journée de 24h n’est pas pertinente, car la périodicité journalière entre prières équivalentes (ex. de fajr a fajr) n’est pas de 24h, mais varie par excès ou par défaut d’une minute ou plus selon les latitudes et les saisons.

Ce calendrier lunaire naturel est malheureusement suivi par un nombre insignifiant de musulmans. Cette année, pour le ramadan 2019, très peu de fidèles ont commencé leur jeûne le 5 mai 2019, soit environ 4h après la lunaison. Et parmi l’écrasante majorité de ceux qui ne le suivent pas, une majorité de croyants ignore jusqu’à son existence, mais la tendance devrait s’inverser sitôt la découverte par les fidèles des vérités cachées de longue date.

On peut conjecturer finalement, que la raison qui a poussé les ulemas et scientifiques contemporains à ignorer cette possibilité, était due à une carence scientifique, ne sachant pas comment déterminer l’instant de imsak ou du début du fajr essadiq avec une précision d’une minute. Ce problème a été résolu en 2016, mais auparavant et jusqu’à présent, ceux qui se sont déclarés compétents pour traiter de ces questions, continuent d’ignorer notre travail et persistent à induire les musulmans en erreur en leur demandant de choisir arbitrairement et de fixer à l’année des angles de dépression du soleil entre 12 et 19 degrés, malgré qu’il fut démontré que cet angle n’était pas fixe durant l’année mais qu’il variait dans ces limites en fonction des saisons, à des vitesses différentes dépendant des latitudes propres aux villes et aux contrées considérées (http://rholax.ch/content/détermination-des-calendriers-imsakfajr-pour-les-mois-de-mai-juin-et-juillet).

Ni sunnites, ni chiites ne veulent entendre raison et toutes les applications qui donnent aujourd’hui les horaires de prières, donnent des temps qui sont la plupart du temps faux en ce qui concernent imsak/fajr et probablement icha, du fait qu’ils utilisent en entrée (input) des angles fixés arbitrairement par défaut dans l’application, dont le commun des mortels n’est même pas conscient. Et même si les plus conscients et les plus savants voulaient changer cette valeur dans le settings, lorsque cette possibilité est ouverte dans l’application ou le programme informatique, ils ne pourraient le fixer que de manière arbitraire, à moins d’avoir la table de variation de ces angles en chaque contrée, que nous sommes les seuls à pouvoir produire, actuellement!

2.2/ Calendrier 2 (Précédence du Maghrib sur le Fajr): est caractérisé par une exigence d’occurrence des lunaisons entre fajr et maghrib

Dans ce calendrier, et contrairement au précédent, le premier jour du mois correspond au jour ou le fajr est précédé par le premier maghrib après la lunaison. En conséquence, les adeptes de ce calendrier, ont commencé le ramadan 2019, le 06 mai, au lieu du 05 mai normalement, la lunaison ayant eu lieu à Lausanne à 00h47 (GMT+2), soit en dehors de l’intervalle horaire fajr-maghrib. Dans ce cas de figure, le maghrib n’a pas précédé le tout premier fajr et c’est donc le second fajr qui a été injustement pris en compte comme étant le premier du mois courant.

Cette condition de précédence du maghrib sur le fajr aurait été naturellement correcte si toutes les instants de lunaisons avaient été programmées par Dieu entre le le fajr et le maghrib. Hors nous voyons que ce n’est pas le cas, et qu’a contrario, en moyenne, la moitié des lunaisons ont été plutôt programmées entre le maghrib et le fajr, jusqu’à la fin des temps. il est donc trop tard de demander à notre Créateur de changer sa programmation, encore faudrait-il qu’il nous accorda la permission de le lui demander!

Cette contrainte de précédence du maghrib sur le fajr est donc une condition artificielle introduite par l’homme qui n’a aucun fondement naturel raisonnable.

Ceux qui suivent les termes de ce calendrier, jeûneront correctement les mois de ramadan 1 année sur 5 en moyenne (en se référant au calendrier naturel 1), et respecteront les limites des 4 mois interdits pris tous ensemble simultanément, 1 fois tous les 30 ans.

Ce calendrier est actuellement suivi par un nombre négligeable de fidèles.

2.3/ Calendrier 3 (unification des levants): est caractérisé par une exigence d’occurrence des lunaisons dans un intervalle de 6 heures après le fajr

Dans ce calendrier, en plus de la condition de précédence du maghrib sur le fajr, il est exigé que le levant (première apparition de la jeune lune) soit observé au coucher du soleil n’importe où sur terre. Cette condition est appelée « unification des levants » ou bien « tawhid el matali3 ».  Quelque soit l’endroit ou le levant a été observé l’observation ouvre le mois au jeûne pour le lendemain dans toutes les contrées.

La Turquie est une adepte de cette condition, contrairement à la condition de localité suivie par les pays arabes lourds.

Les pays proches du méridien de Greenwich (premier méridien définissant la longitude 0 degrés correspondant au temps GMT+0), comme en Europe par exemple, commenceront et termineront correctement leur ramadan si la lune est observée plus tard dans le continent américain, même si elle n’a pas été observée localement du fait de sa jeunesse. En général, il faut savoir que l’âge minimum requit pour que la lune soit observable avec des instruments, est de l’ordre de 12h (le record est de 11h40’). Sans les instruments, l’âge minimum est de plus de 15h. 

Plus précisément, si localement dans un pays européen de l’Europe de l’ouest, l’âge de la lune observé au maghrib était inférieur à 12h mais supérieur à 6h (cette limite est imposée par le décalage horaire moyen entre les 2 continents et selon les méridiens), on sait (par le calcul) que l’âge de la lune sur le continent américain sera supérieur à 12h et donc, que l’anticipation sur la  visibilité de la lune serait garantie. Grâce à cette condition d’unicité des levants imposée au calcul de la visiblité, qui contrairement au calcul de l’observabilité, ne tient pas compte de la couverture nuageuse, la Turquie a anticipé, plusieurs jours à l’avance, la date de l’aïd 2019 (1er jour de chouwal) et l’a fêté le 04 juin, ce qui était correct par rapport au calendrier naturel 1, malgré qu’elle n’observa pas le levant qui était trop jeune pour être observé localement. Pour fixer les idées,  l’âge de la lune était de 9h, au premier coucher du soleil qui a suivi la lunaison du ramadan en Suisse (lunaison: 03 juin 2019 à 12h03 (GMT+2)). En Turquie l’âge était forcément plus jeune.

Dans le même ordre d’idées que pour la discussion du calendrier 2, le calendrier 3 basé sur l’observation et l’unification des levants, serait cohérent avec le calendrier naturel si l’occurrence des lunaisons survenait en moyenne (dans un pays d’Europe de l’ouest par ex.) au plus tard 6h après le fajr. Cette moyenne correspond aux saisons du printemps et de l’automne et à la moyenne des saisons hivers-été.

Ce calendrier n’est donc pas compatible avec 75% des lunaisons connues. Autrement dit, les adeptes de ce calendrier, ne peuvent jeûner correctement un mois de ramadan, qu’une fois tous les 16 ans mais ils ne pourraient jamais être cohérents avec l’ensemble des mois interdits pris simultanément (probabilité de cohérence: 1 fois tous les 1000 ans).

Ce calendrier est suivi par un grand nombre d’adeptes.

2.4/ Calendrier 4 (diversification des levants): est caractérisé par une exigence d’occurrence des lunaisons dans un intervalle d’1 heure après le fajr

Dans ce calendrier, en plus de la condition de précédence du maghrib sur le fajr, il est exigé que le levant soit observé au coucher du soleil localement dans le pays ou dans la région. Cette condition est appelée « diversification des levants » ou bien « ikhtilaf el matali3 ».  Seul le levant observé localement dans le pays ou dans la région, ouvre le mois au jeûne pour le lendemain dans le pays ou dans la région qui l’entoure directement.

L’Arabie Saoudite est une adepte de cette condition, contrairement à la Turquie.

En conséquence, si dans un pays européen de l’Europe de l’ouest par exemple, l’âge de la lune observé au maghrib était localement supérieur à 12h, l’anticipation sur la visibilité de la lune serait garantie, même si la couverture nuageuse n’est pas prise en compte, comme pour l’observabilité. Pour cette raison, des pays arabes ont fêté l’aid (1er jour de chouwal) en 2019, le 05 juin. La lune observée au maghrib avait environ 9h d’âge ou moins, et ne pouvait donc pas être observée localement ce qui n’autorisait pas les adeptes de ce calendrier à féter l’aid le lendemain 04 juin.

Il est a noter, curieusement, que l’Arabie saoudite a fêté l’aid le 04 juin contre toute attente, au lieu du 05 juin, en rendant un jugement basé sur une observation locale du levant qui était impossible. Mais ce qui est encore plus intriguant, c’est qu’aucun des astronomes, astrophysiciens et centre d’observations n’a émis quelconque remarque ni protestation ni démenti de la possibilité d’observer un tel événement à ce moment précis.

Dans le même ordre d’idées que pour la discussion du calendrier 2, le calendrier 4 basé sur l’observation et la diversification des levants, serait cohérent avec le calendrier naturel si l’occurrence des lunaisons intervenait en moyenne, dans un pays d’Europe de l’ouest par exemple, dans un intervalle horaire de seulement 1h à partir du fajr!! Cette moyenne correspond aux saisons du printemps et de l’automne et à la moyenne des saisons hivers-été.

Ce calendrier n’est donc pas compatible avec 96% des lunaisons connues. Autrement dit, les adeptes de ce calendrier, ne pourront jeûner correctement aucun mois de ramadan dans toute leur vie (probabilité de cohérence 1 fois tous les 8 millions d’années).

Ce calendrier est suivi par un grand nombre d’adeptes et notamment en Asie et en Afrique.

2.5/ Calendrier 5 (Pas de calculs): “Nuit de doute” toujours ambiguë

En réalité ce calendrier 5 n’est pas un seul, mais plusieurs. Il dépend du jour qui a été fixé pour la “nuit du doute”, le jour ou au maghrib les fidèles essayent d’observer la lune naissante.

Les adeptes de ce(s) calendrier(s) sont, comme le calendrier 4, d’accord sur la localité de l’observation du levant, mais n’utilisent pas l’information provenant des calculs de lunaison.

L’une des conséquences gravissimes de ce choix, contrairement à ceux du groupe 4 qui utilisent le calcul des levants, c’est que le ramadan ou l’aid peuvent commencer bien tardivement de plusieurs jours (record de 5 jours obtenu en Asie en 2012).

Cependant, même si les adeptes de ce(s) calendrier(s) semblent être décalés dans le temps, ils sont néanmoins plus cohérents que le groupe du calendrier 4 par rapport à l’entretien de la nuit du doute, les premiers étant vraiment dans le doute, tandis que les seconds sont loin de l’être puisque le calcul de l’âge des levants exige la connaissance du jour du premier maghrib réalisé après la lunaison, pour fixer une date et un instant de référence.

Le nombre d’adeptes de ce(s) calendrier(s) est indéterminé mais ils seraient nombreux en Asie et en Afrique.

3/ Discussion

Des 5 calendriers existant aujourd’hui, seul le premier est cohérent avec la nature car il ne présente aucune condition supplémentaire qui équivaut virtuellement à la reprogrammation des conjonctions lunaires déjà établies par Dieu, dans des intervalles horaires liés aux choix subjectifs de l’homme. Sa définition est simple et cohérente, ne nécessitant aucune maintenance humaine ou quelconque ajustement lié à la variabilité de la durée du cycle lunaire annuel. Son caractère naturel est du à son adaptation inconditionnelle à l’occurrence des lunaisons qui peut survenir, sans aucune préférence statistique, à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. Nous avons publié sur ce site, une distribution plate équivalente mesurée sur 104 ans qui le prouve (http://rholax.ch/content/preuve-que-lobservation-des-levants-pour-la-détermination-des-débuts-des-mois-lunaires-est).

Le calendrier 2 s’écarte du calendrier naturel car il invoque une condition additionnelle subjective de précédence du maghrib sur le fajr qui n’a aucun fondement dans les textes scripturaires en plus de ne pas avoir de sens scientifique. De plus, l’usage d’une telle notion a créé tellement de problèmes, notamment dans l’établissement de l’état civil, qu’elle a été abandonnée par certains pays arabes. Enfin, l’origine de cette condition est peut être due au plagiat des juifs, qui eux commencent le shabbat à la fin d’une journée. Cette hypothèse est vraisemblable car Ibn Khaldoun affirmait lui même dans sa Muqqadima, que les musulmans avaient souvent recours à la consultation des chrétiens et des juifs dans des questions similaires en complexité.

Les calendriers 3 et 4, s’éloignent d’autant plus fortement du calendrier naturel car, en plus d’introduire cette condition subjective de précédence du maghrib sur el fajr, ils en rajoutent une autre liée à l’observation des levants, qui restreint d’autant plus drastiquement l’intervalle horaire moyen permis à l’occurrence de la lunaison, à moins de 6h après le fajr.  De plus, ces calendriers et les conditions qui les sous-tendent, souffrent d’une contradiction principale entre “nuit du doute” et “calcul de l’âge du levant”, ce dernier supposant la connaissance de la nuit ou l’observation du levant doit être faite, ce qui suppose logiquement l’absence d’un doute. Il est curieux que les scientifiques n’aient pas constaté cette contradiction flagrante ou n’aient pas tenté de la corriger.

Le respect du principe d’unicité de Dieu a pour conséquence que toute interprétation des textes scripturaires qui n’est pas conforme aux lois naturelles de l’univers connues et établies sans ambiguïté aucune, doit être rejetée ou corrigée quelque soit le colporteur ou la nature de la transmission, sinon on abouti à une situation impossible. L’analyse que nous avons faite ci-dessus ainsi que les travaux publiées sur ce site, basés sur une étude de série de 104 ans, montrent que ce principe d’unicité induit forcément la discrimination indispensable des notions de but et de moyen dans toute interprétation des citations du prophète (PBSL), les buts ayant une portée intemporelle tandis que les moyens pouvant avoir une portée temporelle. Cette question doit constamment être posée par l’herméneutique (art de l’interprétation) scripturaire et ne pas être résolue à la légère autrement qu’en cherchant des points d’appui solides, comme dans les sciences expérimentales, à chaque fois que cela est possible.

En conséquence, il est aisé dans cette ère moderne, de constater que la définition des mois lunaires peut être élucidée si on prend en compte l’état des connaissances et du savoir: sans savoir, l’observation des levants est certes, le seul moyen logique possible pour situer le début et la fin des mois, mais ce n’est pas un but en soi, tandis qu’avec le savoir, la connaissance provenant des calculs des conjonctions lunaires et des instants du fajr essidiq suffit, ce qui rend inutile l’observation des levants en tant que moyen d’identification du début d’un mois lunaire, à défaut de devenir source d’imprécision.

Cette question démontre clairement à elle seule, que le prophète (PBSL) peut délivrer des messages aussi bien intemporels que temporels, en termes de crédo et de fonctionnalité. Jeûner le mois de ramadan est une exigence intemporelle, valable en tout espace et en tout temps, mais l’observation des levants qu’il a invoqué est clairement une indication fonctionnelle momentanée qui était applicable dans l’état des connaissances insuffisantes qui a persisté jusqu’au début du 20ème siècle. Mais la science du calcul a levé le doute de la nuit d’observation en prédisant les moments précis des lunaisons, rendant inutile et superfétatoire aussi bien l’observation que le calcul de la visibilité du levant, devenus aujourd’hui, antinomiques et sources d’erreurs fréquentes et ininterrompues. Y avoir recours dans des conditions de connaissances établies, est une faute mesurable que les musulmans n’ont plus le droit de commettre ni d’ignorer, aujourd’hui.

D’autre part, les calendriers 3 et 4, souffrent d’une autre contradiction entre le respect de la lettre et le calcul de l’esprit. En effet le calcul des levant peut déterminer si l’age de la jeune lune est suffisant pour être observée dans n’importe quelle contrée, au coucher du soleil (maghrib). Mais ce qui est calculé en réalité, ce n’est pas l’observabilité de la lune (est-ce qu’elle va être observée ou pas, réellement) mais sa visibilité, si et seulement si la couverture nuageuse le permet. Bien que cette couverture nuageuse est difficile à anticiper tant les turbulences peuvent changer les conditions climatiques en un clin d’œil, même si des indications historiques peuvent indiquer des tendances, ceci n’a pas empêché les communicants habituels de nous annoncer, des semaines voire des mois a l’avance, quel jour aura lieu l’événement, sans se soucier de la cohérence avec la lettre du hadith qui exige que même si on peut anticiper la visibilité  du levant, il est impératif d’attendre le jour J pour confirmer l’observation, pour savoir s’il faut engager ou non le décompte à 30 jours. En vérité, Cette absence de cohérence dans l’application  à la lettre du hadith par ceux qui la prônent, indique de facto que ce critère d’observation est devenu inutile et impossible à contenir. L’exemple le plus pertinent de cette absurdité, est illustré lorsque l’on sait que la lune est suffisamment âgée pour être observée mais qu’un voile de nuage empêche l’observation et déclenche le décompte à 30jours! Bien évidemment, ce décompte n’a de sens que si on a aucun moyen de savoir si la lune se cache derrière la couverture nuageuse, et dans le sillage de ce raisonnement, nous constatons par la même occasion l’absurdité de ce calcul qui n’a pas à être poussé jusqu’à la visibilité, la connaissance des lunaisons étant suffisante à délimiter le mois lunaire. Lorsqu’on sait qu’une femme est tombée enceinte, la question de la visibilité de la gestation et des rondeurs de son ventre devient subsidiaire!

Un dernier élément mérite d’être signalé à l’attention des adeptes des calendrier 3 et 4: depuis cette année, on entend des imams et des scientifiques tromper la vigilance des fidèles en leur faisant miroiter que ces calendriers sont compatibles avec la science. Mais nous avons vu que ces calendriers ne sont pas naturels et empêchent quasiment toujours les fidèles de jeûner et de recenser le nombre correct de jours dans le mois interdits! Cette contradiction entre l’usage de la science et la mauvaise définition des calendriers lunaires, est simplement du à une mauvaise utilisation des outils scientifiques, et donc à un mauvais raisonnement scientifique qui n’a pas su utiliser ces outils pour entériner les bon choix. Lorsqu’on a un couteau et qu’on ne sait pas couper, ce n’est pas la faute au couteau mais à celui qui ne sait pas couper. Cette désinformation des fidèles ne peut que traduire l’impuissance et la mauvaise foi de ceux qui l’ont orchestré. Ceci est d’autant plus inquiétant pour la communauté musulmane, car si dans ce cas d’école, la connaissance de l’élément scientifique le plus important, à savoir les lunaisons, n’a pas pu être exploité judicieusement pour bien conclure, qu’en sera-t-il dans le cas d’une question épineuse d’ordre éthique par exemple, ou il n’est pas toujours évident de se reposer sur une évidence scientifique? Il est donc grand temps de profiter de ces cas d’école qui présentent des évidences scientifiques pour améliorer les méthodes de l’herméneutique religieuse qui vont être très utiles dans les périodes de « disette », ou le support scientifique manquera et qu’il faudra se faire valoir d’un sens logique aigu pour venir à bout de problèmes beaucoup plus complexes.

Enfin, les adeptes de la solution 5 sont hors temps. Un tel calendrier ne pourrait être défini et suivi que si on vit dans un monde hors civilisation ou dans des contrées isolées ou la vie reste sauvage.

4/ Conclusion

Le seul calendrier lunaire musulman universel conforme aux textes scripturaires et à la science, est le calendrier 1, dont le recensement des jours correspond à ceux dont le fajr essadiq se lève dans les limites de deux lunaisons consécutives, bornant le mois.

Il suffit donc de compter le nombre de jours ou se lève l’aube effective dans les limites du mois (les lunaisons) pour recenser les jours précis des mois du calendrier lunaire, sans en oublier aucun et sans en ajouter artificiellement aucun.Tous les autres calendriers s’écartent de la nature en invoquant l’introduction de conditions supplémentaires qui discriminent l’occurrence des lunaisons par rapport aux moments du fajr et du maghrib, et qui au final, discriminent (en toute bonne foi) la soumission de leurs adeptes à la volonté divine programmée dans le mouvement des astres qu’il a créé.

De plus, mis a part les adeptes du calendrier 2, ceux des autres calendriers (3, 4 et 5) ont de toute évidence mal interprété des hadiths, et notamment  l’aspect temporel qui avait seulement pour but de nous donner une solution fonctionnelle momentanée vu l’état d’ignorance dans lequel les croyants étaient plongés. Mais au final, l’indication temporelle s’est malencontreusement mue en une exigence intemporelle signant le début du ramadan, du fait de la négligence du facteur savoir par les oulemas des temps modernes. Et qui oserait contredire le prophète (PBSL) puisqu’il a lui même cité cette voie! Mais personne ne remarqua, à l’orée du 21 siècle, que Dieu ne pouvait pas demander à son prophète de contredire ses lois dont nous avons aujourd’hui un aperçu très fin, et que cette évidente contradiction était le fait des mauvaises interprétations de l’homme!  C’est cette incompréhension majeure qui nous vaut des problèmes qui auraient du être clos depuis environ 1 siècle, que l’herméneutique religieuse moderne doit à tout prix corriger.

Il n’est pas inutile de rappeler que Mohamed (PBSL) était un prophète mandaté par Dieu (le Créateur de Tout) pour nous délivrer un message et une vérité métaphysique bien plus immense et déterminante que le souci du détail relevant de la physique, qui était hors de ses attributions, quand bien même aurait-il pu le faire si Dieu lui avait également donné mandat pour cela.

Tels devraient donc être définis les 4 mois interdits dans leur ensemble, destinés à un usage rituel, sans aucun autre ajustement nécessaire lié à la périodicité annuelle du cycle lunaire, contrairement à l’ajustement des années bissextiles et de la seconde d’horloge propre au calendrier grégorien.

Enfin, je n’ai pas utilisé le mot hégirien, pour éviter les questions liées à la définition  de l’an 1 de l’année hégirienne, suscitées par quelques parties. Essayer de remettre en cause le début de l’an 1 comme certains veulent le faire, me semble contre-productif car il ne résous absolument rien de concret. Ce qui est plus concret aujourd’hui, c’est de corriger la détermination du premier jour du mois de lunaire et d’abandonner les ajustements périodiques multi annuels, pour permettre aux fidèles de jeûner et réaliser les rituels dans les jours correctement déterminés par les contours constitutifs précis des lunaisons dans les 4 mois interdits.

Les autorités européennes devraient donc faire attention a ne pas se précipiter pour adopter tout autre solution et à laisser cette problématique, déjà résolue, mais perdurant artificiellement du fait de lobbys financés par des pays du Golfe, prendre son cours logique dans le dénouement final qui sera le sien.

SOURCE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut