Les parkings anarchiques continuent de proliférer à Alger

Un parking sauvage démantelé par ci, trois, quatre autres, voire plus, sont implantés par-là, et le moindre espace vide, jusque sur les trottoirs, sont squattés d’office et monnayés. La capitale souffre cruellement de ce phénomène. En dépit des efforts déployés à différents niveaux pour éradiquer le phénomène de stationnement anarchique dans la wilaya d’Alger, des parkings sauvages continuent de proliférer dans la capitale. Les quelque 1 200 parkings anarchiques recensés à travers le territoire de la wilaya dans la période allant de début août à fin décembre 2016 renseignent sur l’ampleur du phénomène. Le lieutenant Ghoulam Gaanab de la sûreté de wilaya d’Alger a indiqué que 1 192 aires de stationnement illicites ont été recensées durant cette période dont 70 % implantées au niveau des quartiers populaires de la capitale. Le phénomène s’accentue en été où les familles algéroises ont tendance à multiplier les déplacements, a soutenu le responsable. L’exploitation illicite des espaces de stationnement gagne du terrain d’autant plus que cette activité devient de plus en plus lucrative pour ceux qui l’exercent. Les « parkingueurs » autoproclamés, avides de gain facile et rapide imposent « sous la menace » leurs tarifs au grand dam des automobilistes et au préjudice de la loi, pour ne pas évoquer les incidents et incivilités découlant d’une telle pratique. 1 273 contrevenants ont été appréhendés et traduits en justice dans le cadre des campagnes menées par les services de sûreté de wilaya pour assainir les rues de la capitale et garantir le droit des usagers de la route, a fait savoir M. Gaânab.

Le responsable a indiqué que dans le cadre du dispositif légal mis en place pour juguler ce phénomène les patrouilles de police sont multipliées au niveau des points noirs où des opérations de régulation de la sécurité sont engagées. Le numéro vert 15 48 est mis à la disposition des citoyens pour dénoncer les dépassements et agissements des usurpateurs de la qualité de gardien de parking, a-t-il signifié. Selon cette même source, les services de sûreté de wilaya œuvrent, en collaboration avec les autorités locales, à endiguer le stationnement illicite notamment par des mesures visant à règlementer l’activité et définir les emplacements qui répondent aux conditions d’arrêt des véhicules. Des commissions mixtes ont été mises en place pour élaborer une règlementation régissant les espaces de stationnement au niveau des communes. Il a rappelé à cet égard que les services de sûreté urbaine ont procédé, depuis 2013, au recensement des parkings illicites et les principaux points noirs de la capitale dans la perspective d’apporter des solutions définitives au problème de stationnement et pour conférer une meilleure mobilité à la circulation routière. Dans ce cadre, les personnes prétendant gérer un parking doivent, au préalable, se faire délivrer une autorisation des services communaux et déclarer leur activité aux services de sécurité. Il est fait, au titre de ces dispositions, obligation aux « placiers » autorisés, du port du gilet de signalisation et du badge de même qu’ils sont tenus de remettre des tickets déterminant leurs tarifs. L’octroi de cette autorisation reste subordonné à plusieurs conditions liées notamment à la personnalité du postulant qui, entre autres, ne doit pas avoir d’antécédent judiciaire de même qu’elle peut être retirée quand les rapports de police établissent qu’ils entravent le trafic routier ou l’activité commerciale. Dans un deuxième cas, le président d’APC annule cette autorisation lorsque le gérant d’un parking se rend coupable de violence ou de quelque dépassement à l’égard des citoyens.

Gestion collective des parkings, un phénomène dangereux

Le lieutenant Gaânab a estimé que l’activité des parkings illicites reste étroitement liée à des circonstances saisonnières notamment en période estivale où leur nombre s’accroît aux alentours des lieux de détente et aux abords des plages. Non seulement les exploitants de ces espaces de stationnement sauvage imposent leur logique et leur tarif aux citoyens, il se trouve que leur responsabilité civile n’est guère engagée en cas de vol ou de quelque préjudice que le véhicule confié à leur «garde» subit. De ce fait, ajoute M. Gaânab, les altercations, souvent dangereuses, éclatent entre les automobilistes et les « faux gardiens» qui s’organisent en groupe de 3 à 4 individus.

Alger-Centre, l’exception

Le président de l’Assemblée populaire communale d’Alger Centre, Abdelhakim Bettache, a indiqué que ses services avaient définitivement enrayé le phénomène de stationnement anarchique. Le premier responsable communal d’Alger Centre a déclaré à l’APS que le fonctionnement des aires de stationnement était désormais règlementé, les gérants de parking ayant obtenu des autorisations leur permettant d’exercer leur activité dans le cadre de la loi et d’un cahier des charges établi conformément à une instruction du ministère de l’Intérieur datant de 2013. Seize autorisations ont été octroyées à ce titre portant le nombre de parkings réguliers au niveau de la commune à 41 actuellement. Les placiers d’Alger Centre portent un gilet avec la dénomination de l’APC ainsi que le badge professionnel. En contrepartie du pécule versé pour une place de stationnement, l’automobiliste se fait délivrer systématiquement un ticket. Deux années après son entrée en service, le gérant d’un parking est tenu de verser à la commune, chaque jour et pour chaque véhicule, la somme de 10DA qui permettra, a-t-il soutenu, à la commune de faire d’une pierre deux coups, le premier, contribuer à créer l’emploi, le second à hausser ses revenus. Plusieurs demandes ont été rejetées, l’étude préalable ayant démontré notamment l’incompatibilité des espaces de parcage proposés à la fonction résidentielle de certains quartiers et à leur tissu urbanistique, a-t-il dit. 

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