Vraisemblablement, les étudiants en chirurgie dentaire de la faculté de médecine de l’université d’Oran ne lâchent pas prise et comptent aller jusqu’au bout de leur mouvement de protestation.
Après plusieurs sit-in tenus dans l’enceinte de leur faculté, ils se sont rassemblés, mardi, devant le siège de la wilaya pour attirer l’attention du wali. Dans un communiqué rendu public, plus de 900 étudiants revendiquent leur « droit légitime » à une revalorisation du statut et de la grille salariale au sein de la Fonction publique, et ce, en rééchelonnant leur catégorie à la 16 au lieu de la 13 actuellement appliquée. Cette décision de revoir la catégorie a été prise, rappelons-le, en 2011 après un mouvement de protestation de la promo de l’époque. Selon les protestataires : « On nous a rajouté une année d’étude avec un titre de Docteur en médecine dentaire mais sans aucune revalorisation du statut qui les suit ».
Par ailleurs, les étudiants revendiquent la reconnaissance du diplôme comme docteur en médecine dentaire au lieu de chirurgien-dentiste et l’augmentation de postes de résidanat. Les étudiants de cette spécialité lancent un cri de détresse au Premier ministre afin qu’il intervienne et réalise cette promesse qui tarde à être réalisée sur le terrain. Rencontrés sur place, des représentants des étudiants nous diront : « Il est temps de rééchelonner notre catégorie 13 qui devrait passer à la 16. On est vraiment inquiets, car on est presque à une année de notre fin d’étude, et cette fameuse décision n’est toujours pas prise. » Et d’ajouter : « Aujourd’hui, c’est le premier jour des examens, on aurait bien aimés qu’on soit actuellement en classe, et aller prendre en charge nos patients, malheureusement, nos revendications n’ont pas trouvé d’oreille attentive. »
Les étudiants nous ont même affirmé qu’ils comptent camper sur leur position et aller jusqu’au bout de leurs revendications.
Une souffrance socio-professionnelle
Rappelons qu’après la grève de 2011, les responsables ont ajouté une année d’études en chirurgie dentaire pour avoir le titre de docteur, cependant aucune revalorisation salariale n’a suivi, du coup, les étudiants sortent avec la catégorie 13 et un salaire de 36 000 DA. « Imaginez, que les sages-femmes, et les paramédicaux et même les vétérinaires sont mieux payés que nous, car ils jouissent d’une catégorie plus que la nôtre », diront les grévistes. La réunion des représentants syndicaux avec le ministère pourra mettre fin à ce mouvement de protestation, sinon, la situation va perdurer jusqu’à qu’ils obtiennent gain de cause.
Dans sa dernière sortie médiatique, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a affirmé que les portes du dialogue étaient encore ouvertes devant les étudiants pour la prise en charge de leurs préoccupations, les appelant « à faire preuve de vigilance et de davantage de maturité ». « Le ministère de tutelle maintient ouvertes les portes du dialogue avec les étudiants et les partenaires sociaux, et œuvre à la satisfaction des préoccupations objectives selon les moyens disponibles », a précisé le ministre. Il a exhorté les étudiants « à faire preuve de vigilance et davantage de maturité face aux mouvements de certaines parties qui veulent semer l’anarchie à travers la manipulation des étudiants ». « Certaines revendications soulevées par les étudiants, à l’instar des étudiants en pharmacie sont logiques et objectives, alors que d’autres sont insensées », a fait savoir le ministre, citant à titre d’exemple « des revendications portant sur la fermeture d’une spécialité pour permettre aux diplômés d’obtenir des postes de travail, et le recrutement de tous les diplômés dans une seule entreprise ».
Soulignant la détermination de son département ministériel à trouver des solutions aux revendications « objectives et légitimes », Hadjar a estimé impératif de s’opposer à toutes les revendications qui présenteraient une certaine «malhonnêteté».
SOURCE : APS