Les Tunisiens sur les starting-blocks en vue de l’ouverture du marché algérien

La complexité de la législation algérienne suscite encore l’inquiétude des investisseurs n’ayant pas la nationalité algérienne et voulant faire des affaires dans le pays. L’Algérie exige à chaque personne souhaitant y investir ou s’y installer de faire entrer un Algérien dans le capital de la société au moins à hauteur de 49 ou 50%. Un handicap majeur longtemps supporté par les investisseurs tunisiens, une majorité s’est retrouvée obligée de partager le capital avec un Algérien qui n’a pas dépensé un millime. C’est une des raisons de la méfiance des Tunisiens vis-à-vis de ce marché. Le problème a été d’ailleurs posé lors d’une rencontre organisée ce mercredi 19 octobre 2016 dans l’un des hôtels de Tunis pour présenter la première édition des rencontres des professionnels du tourisme en Algérien et en Tunisie, qui se tiendront les 17 et 18 novembre prochain à Tunis. Abdelwahab Htira, membre de la Chambre tuniso-algérienne du commerce et de l’industrie (CTACI), a, à ce propos, indiqué dans une déclaration à Africanmanager, en marge de cette rencontre, que les lois algériennes ne sont pas bien élaborées et qu’il est très difficile aujourd’hui pour les Tunisiens de monter un projet dans ce pays et faire des investissements. « Partager le capital avec un investisseur algérien pose toujours un problème aux investisseurs. La réglementation algérienne demeure un handicap majeur devant le développement des affaires dans ce pays », a-t-il dit. Htira a par ailleurs expliqué que cette affaire de partage du capital avec un investisseur algérien est considérée par l’Algérie comme une question de  souveraineté, soulignant toutefois qu’un travail est en cours entre la chambre et les autorités algériennes pour annuler cette mesure.  » Il y avait une tentative en juin dernier de libérer le marché mais rien n’a été fait jusqu’à ce jour », a-t-il assuré. Il a fait part de son espoir quant à une simplification des procédures et à la libéralisation de l’investissement dans ce pays afin de développer les échanges dans les deux sens, appelant ainsi les autorités tunisiennes à faire un premier pas et entrer en négociation avec l’Algérie pour lever cet obstacle. Un représentant de l’Organisation nationale du tourisme tunisien (ONTT) a fait remarquer que les relations tuniso-algériennes sur le plan économique sont insignifiantes du fait que l’Algérie regarde toujours vers la Méditerranée et n’exploite pas le savoir-faire de la Tunisie. « Il n’y a aucune raison pour que l’Algérie se détourne de la Tunisie », a-t-il dit. Il a reconnu que l’investissement en Algérie est trop complexe. Il faut bien étudier chaque investissement. Revenant sur la rencontre qui se tiendra prochainement en Tunisie, il est à indiquer que cette première édition est intitulée « Coopération, expertise, opportunités d’investissement et de croisement d’intérêt », et s’adresse aux professionnels du tourisme tunisien et algérien dans le but de créer de rencontrer et ouvrir de nouvelles opportunités. Les participants algériens ciblés sont les investisseurs, actuels et futurs hôteliers, porteurs de projets touristiques d’envergure (complexes de loisirs, restaurants…), tours-opérateurs, agences de voyages, écoles et centres de formation spécialisées dans les services touristiques. BTOB est une première en Tunisie. Le premier invité sera l’Algérie. C’est un événement organisé par AH conseils, en partenariat avec l’ONTT, la CONNECT International, la Ftav, le CIFE et le groupe Louati.

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