Annaba : un groupe d’habitants de Zaâfrania victimes de brutalités policières

Pour avoir tenté de s’opposer, mercredi matin, à la démolition d’un parterre fleuri qu’ils avaient aménagé sur un espace vert, pourtant réservé à cet effet sur le POS, à proximité de leur immeuble, les 13 copropriétaires de la résidence Maram du lotissement Zaâfrania d’Annaba ont fait les frais d’une intervention musclée d’une rare brutalité de la part des forces de l’ordre.
Une descente vigoureuse qui a fait au moins six blessés dans les rangs des contestataires de la mesure de destruction dudit parterre fleuri et leur garde à vue, une demi-journée durant, dans les locaux du commissariat de police du 6e arrondissement. “Nous avons essayé d’expliquer aux policiers que la décision de démolition n’était pas justifiée du tout, vu que le plan d’occupation des sols a été respecté à la lettre et que le petit jardin qui agrémentait le paysage s’intégrait parfaitement dans l’espace prévu. Nous ne cherchions nullement à nous en prendre aux forces de l’ordre, qui ne faisaient somme toute que leur travail, bien au contraire.

Une des copropriétaires, qui est avocate, a pris langue avec l’officier qui dirigeait l’opération pour lui demander de bien vérifier les plans avant de faire procéder à la démolition, mais celui-ci est resté imperturbable et l’a rabrouée sans ménagement en lui intimant l’ordre de se tenir à l’écart du champ d’action de la pelleteuse.

C’est lorsqu’un autre résident, en l’occurrence le Pr Abdelali Rezka, a voulu filmer la scène à l’aide de son smartphone que les policiers ont commencé à se montrer violents. Voyant cela, nous nous sommes précipités à notre tour pour tenter de dégager notre voisin qui se faisait brutaliser comme un malfrat et c’est ce qui a donné l’occasion à l’officier de police de lâcher sur nous les 25 agents de police présents sur les lieux.

Je suis l’un de ceux qui ont été les plus malmenés et je garde des traces sur mon corps de l’abus d’autorité dont se sont rendues coupables les forces de l’ordre”, témoigne Hichem Zertal, le promoteur de la résidence Maram, en exhibant le certificat d’incapacité de 6 jours.
Poursuivant son récit, Hichem Zertal explique que lui et cinq d’entre les résidents impliqués dans l’affrontement inégal n’ont dû leur salut qu’à l’intervention d’un officier de la BRB qui a pris l’initiative de les faire monter dans un fourgon et de les emmener jusqu’au commissariat central, où ils ont été placés en garde à vue et auditionnés jusqu’à mercredi à 16h. “Nous sommes déterminés à faire valoir nos droits de citoyens devant la justice pour abus d’autorité, violences volontaires aggravées, menaces et injures publiques.

Cela d’autant plus que la wilaya a finalement compris que nous n’avions pas enfreint la loi en aménageant le parterre fleuri et qu’il a bel et bien été dressé sur un espace vert comme porté sur le plan d’occupation des sols du lotissement Zaâfrania”, dira ce promoteur.
Notre interlocuteur se félicite, toutefois, que le bon droit a triomphé, et il en veut pour preuve l’écriteau sur un grand panneau où il est mentionné en toutes lettres : “Espace vert. Zone de servitude et protection du domaine public. POS Zaâfrania 2, délibération du 10 mai 2016”.

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