Algérie : L’ex patron du renseignement, Toufik, refait surface

En Algérie, la restructuration du DRS, le puissant service de renseignements, n’est toujours pas terminée. Le départ de son emblématique patron, le général Toufik, le 13 septembre 2015 n’a été que le début d’un long processus de changements dont la nomination du général-major Tartag à la tête de ce service n’est qu’un épisode qui risque d’arriver bientôt à sa fin.

Toufik, la revanche

A Alger, les événements se précipitent notamment depuis le retour en force du général Toufik qui redore son blason après une réconciliation intervenue avec Abdelaziz Bouteflika au cours du mois de septembre dernier.

Plusieurs sources très proches du DRS le confirment à Mondafrique : le général Toufik a été bel et bien reçu il y a trois mois par Abdelaziz Bouteflika. L’entrevue s’est déroulée à la résidence présidentielle de Zéralda. Les deux hommes ont abordé calmement plusieurs sujets qui fâchent et Bouteflika a tendu une main à son ancien responsable des services pour enterrer toutes les tensions.

En retour, le général Toufik demande la protection de ses hommes victimes actuellement d’une véritable purge au sein des services et parle ouvertement du cas du général Hassan, l’ex-haut responsable de la division anti-terroriste du DRS et son ami depuis de longues années. Selon nos sources, le président algérien a laissé entendre qu’il prononcerait une grâce présidentielle au profit du général Hassan courant 2017 alors qu’il est condamné 5 ans de prison ferme depuis novembre 2015.  La trêve entre le général Toufik et le clan présidentiel a donné comme résultat le départ brutal d’Amar Saâdani le 22 octobre 2015. Le général Toufik prend sa vengeance et obtient sa tête.

Mais les changements ne s’arrêtent pas-là puisque le retour du général Toufik bouleverse à nouveau les rapports de force au sein du DRS déchiré depuis le début de l’année 2016 par le conflit Tartag-Gaïd Salah. Athmane Tartag, le nouveau patron du DRS déplaît fortement à Gaïd Salah, le chef d’Etat-Major de l’armée algérienne qui n’a jamais digéré le rattachement des services du DRS à la Présidence de la République. Lui qui rêvait de « régner » sur la puissante centrale de renseignement algérien se voit privé d’un immense pouvoir. Désavoué par les Bouteflika,  Gaïd Salah tente de récupérer du pouvoir en essayant d’imposer des pions au sein des services. Mais la résistance de Tartag est robuste et Gaïd Salah échoue à placer l’un de ses alliés, le général Bouzid à la place de Tartag. Bouteflika refuse de satisfaire son Chef d’Etat-Major et conserve Tartag.

Tartag contre Salah

Or, ce dernier n’est plus à l’abri des tempêtes du sérail car le rapprochement des Bouteflika avec le général Toufik devrait lui coûter sa place. Tartag n’est, en réalité, là que pour une période de transition.

Symbolisant un passé sombre, celui de la terrible décennie noire des années 1990, un officier plus jeune et surtout plus propre devra le remplacer d’ici 2017 pour coordonner l’ensemble des services du DRS au niveau de la Présidence.  Le général Toufik a proposé plusieurs noms. Difficiles de les confirmer à l’heure qu’il est puisque plusieurs jeunes officiers ont été promus récemment au sein du DRS. Et si Tartag est sur « un siège éjectable », l’avenir de son ennemi « Gaïd Salah » s’annonce moins sombre et ce même si les partisans du général Toufik ont réclamé sa tête à Abdelaziz Bouteflika. Les bons résultats de la lutte contre le terrorisme sur le terrain et la surveillance quasi-parfaite des frontières avec la libye plaident en sa faveur. Restent les incartades de ses enfants dans des affaires qui défraient la chronique. L’un d’eux a notamment fait les frais d’un blocage au niveau de sa société  d’exportations de déchets recyclables. Depuis septembre dernier, les banques algériennes empêchent toutes ses opérations. Un rappel à l’ordre que le chef d’Etat-Major de l’armée algérienne a reçu cinq sur cinq.

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