«La culture hors sol : production d’un siècle de fourrage vert» – Agriculture

Cette culture permet une production de fourrage pour 1 siècle en seulement une année

 

Le fourrage vert accuse un déficit démesuré en Algérie. Afin de répondre à cette problématique, le chercheur inventeur auprès de l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique (Anvredet), recommande fortement sa culture hors-sol. Le concept permet une économie d’eau, d’espace et comprend des valeurs nutritionnelles surtout qu’il est destiné principalement aux bovins laitiers. Dans cette interview, le chercheur met en avant  les avantages attendus à travers son exploitation. 

 

En quoi consiste le procédé  que vous avez développé ?

Il s’agit d’une nouvelle application que nous avons développée dans le domaine de la culture hors sol (hydroponie). Nous l’avons conçu spécialement pour les vaches laitières. Nous avons jugé utile de s’attaqué à un problème de la indisponibilité du fourrage vert à longueur d’année en Algérie. Un obstacle auquel fait face l’Algérie avec toutes ses retombées en termes d’insuffisance de production laitière, cela en sachant qu’à 70% du besoin rationnel alimentaire d’une vache laitière c’est du fourrage vert. Les conditions climatiques sont également responsables de la non disponibilité de cette herbe à longueur d’année.

L’idée était en fait de développer un dispositif adéquat pour sa reproduction dans des conditions atmosphériques favorable. Pour ce faire, nous avons remplacé la terre qui est habituellement utilisée par un substrat stérile, à l’instar des billes d’argile ou de la laine de roche. Le concept permet de faire germer des graines d’orge dans des bacs en plastique. Elles forment au bout de sept jours des tapis végétaux prêts à être distribués aux animaux.

Quels sont les avantages de ce procédé ?

Cette nouvelle technologie que nous développons présente beaucoup d’avantages aussi bien au niveau financier qu’au niveau d’espace terrestre. En fait, il est question d’aménager seulement 50m 2 d’espaces contre pas moins de 50 hectares dans le système conventionnel (culture sur sol). Il permettra par ailleurs, d’atteindre une production d’une tonne de fourrage vert suffisante pour nourrir une cinquantaine de vaches laitières. Ajouter à cela, cette nouvelle solution va permettre une importante économie d’eau d’irrigation. Elle ne dépasse pas les 1 000 litres, soit 1/100ème de la consommation par rapport au système traditionnel. Cette culture permet également une production de fourrage pour un siècle en seulement une année de culture. Ceci revient, principalement à son cycle de production jugé fortement court par rapport à d’autres cycles. Il est  estimé à 7 jours seulement contre 3 mois  pour ce qui est de  la culture terrestre. Un autre bon côté, il concerne le coût de sa production, qui est beaucoup moins cher en comparaison avec le conventionnel. Les dépenses pour l’acquisition de l’aliment de bétail sont de 70% plus réduits par rapport au prix global. Grace à cette technologie, le coût est divisé carrément par deux.

Est-ce que vous êtes sollicité par des industriels ou éleveurs afin d’adapter cette nouvelle technique de culture?

Effectivement, nous avons été contactés par des  industriels séduits par cette nouvelle technologie. Nous sommes en négociations pour d’éventuelles exploitations de cette culture hors sol. Il y a ceux qui sont intéressés par la commercialisation,  d’autres par l’investissement carrément. Il est temps pour l’Algérie d’exploiter ce genre de technologie pour répondre aux besoins de son économie. Nous avons développé cette technologie sur la base de procédés déjà existant, mais nous l’avons étendue en mesure du besoin existant. La Nasa a donné l’exemple pour toute l’humanité grâce à des efforts structurels dont il en est  sorti plusieurs méthodologies.

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