La difficile mise en tourisme

Après le travail titanesque de sécurisation des biens et des personnes, des investissements colossaux pour la réduction du déficit en hôtellerie sont engagés. D’aucuns considèrent que si le tourisme algérien n’arrive pas à décoller ou tout au moins à retrouver ses marques d’il y a deux décennies, la responsabilité incombe à l’Etat. La volonté n’y est pas et tout ce qui en découle c’est une impasse touristique. Quoique plusieurs affirmations du premier responsable du pays à différentes occasions, des déclarations en des occasions solennelles, selon lesquelles «le tourisme est une priorité», rien n’y fait. Il est la source du blocage. Pourtant de grandes avancées sont enregistrées régulièrement. Des avancées lentes, mais sûres, dans une conjoncture mondiale difficile, complexe, voire explosive. Bien loin de celle qui prévalait pendant les années soixante, soixante-dix et même quatre-vingt où l’activité touristique prospérait, à l’échelle du monde et dans notre pays dans la quiétude totale, la sérénité, la paix. Il est difficile de remédier aux blessures infligées à l’image de l’Algérie par les pénibles et sanglantes années 1990. Les conséquences en ont été sans égales nulle part ailleurs. On retient la dureté de ces années ainsi que le courage qu’il a fallu pour s’en sortir. Désertion de la destination, qui a été proscrite des catalogues internationaux des voyages. Toisée lors des Salons internationaux du tourisme. Pointée du doigt par les chancelleries des principaux et plus importants pays émetteurs. Les compagnies aériennes nous ont boycotté laissant la tâche à -la valeureuse- Air Algérie de nous relier au monde. Même les pays dits «frères» nous regardaient avec condescendance et évitaient autant que possible de nous rendre visite pour «risques majeurs». Même dans ces conditions insupportables, l’Algérie a préservé son siège lors des principales rencontres internationales du tourisme pour informer, rassurer, proposer des produits à la mesure de ce qui était possible d’offrir. Sans jamais verser dans la désespérance. Milan, Paris, Madrid, Barcelone, Berlin et d’autres villes encore peuvent en témoigner. A l’interne aussi. Après le travail titanesque de sécurisation des biens et des personnes, des investissements colossaux pour la réduction du déficit en hôtellerie sont engagés. Les hôtels sahariens sont en priorité dans l’agenda des autorités puisque, également, des montants mirobolants sont consacrés à leur rénovation et modernisation. Pour accompagner ces investissements, des facilitations de toutes sortes, fiscales, parafiscales sont accordées, des accès aux financements sont encouragés…Les freins aux progrès du tourisme sont à rechercher ailleurs. D’abord, dans une société rétive, réfractaire au tourisme, considéré généralement comme un facteur d’introduction d’éléments culturels étrangers à la société. Cette attitude réfractaire est sous-tendue par le mépris manifesté aux activités de services, pour beaucoup, dégradantes.A côté de cela, l’incompétence est souvent pointée du doigt et est considérée, sans aucun doute, comme une entrave à la mise en oeuvre du projet touristique tel qu’édicté par les pouvoirs publics. L’appareil de formation hôtelière et touristique est, pour beaucoup, en deçà des attentes des besoins en qualification de la ressource humaine. Vétuste dans ses installations, inopérant dans ses équipements et obsolète dans ses programmes, il ne répond pas aux exigences en personnel d’exécution, de maîtrise ou d’encadrement. Le tourisme étant la caisse de résonance des autres secteurs d’activité, il profite de leur réussite et en subit les revers. Cette transversalité n’étant pas toujours opérante, inévitablement, le tourisme en pâtit. La réussite du tourisme dépend de la capacité des acteurs concernés à le mettre en oeuvre. Structures déconcentrées ou décentralisées de l’Etat, les professionnels à tous les niveaux de la hiérarchie, les opérateurs privés qu’ils soient investisseurs, promoteurs ou agences de voyages. La volonté politique ne suffit pas à elle seule. 

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