La valeur du dinar ne cesse de baisser face à la devise, un euro vaut 126.55 da et au marché parallèle, il frôle les 200 Da. L’expert en économie Abderrahmane Benkhalfa a son explication concernant cette différence de taux globalement et entre le marché officiel et le marché libre.
Selon l’expert en finances « la valeur de la monnaie est le reflet de la compétitivité et le dynamisme d’une économie. La différence en valeur sur les taux de change n’avantage pas les transactions de l’export ». Il note également que « la Banque Centrale algérienne mesure les rapports de compétitivité entre les monnaies nationales et les monnaies étrangères, c’est comme une balance. Ces mesures sont basées sur les valeurs des monnaies internationales, car elles réagissent relativement à la fluctuation » précise-t-il.
Notre interlocuteur affirme que « la Banque Centrale a un laboratoire très développé, il surveille heure par heure la valeur du marché monétaire international ainsi qu’il mesure la compétitivité nationale pour qu’elle procède à la mise à jour du taux de change ».
Mr Benkhalfa souligne que « la valeur du dinar algérien à la Banque Centrale est en dessous de sa valeur réelle, la preuve que son prix sur le marché parallèle est presque multiplié par deux. Si la Banque d’Algérie décide de coter le dinar sur un plan purement économique, il serait plus faible par rapport à l’euro » soutient-il.
L’expert indique que « cette différence de taux, prouve que la cotation officielle prend en compte d’autres facteurs que l’aspect économique.par contre la valeur réelle de la monnaie dans le marché libre est celle qui représente presque la vraie valeur, parce que l’offre est plus forte au niveau du marché ».
L’ex- ministre des finances estime dans le même contexte que « pendant les années d’opulence financière, à cause des hauts cours du pétrole, la monnaie n’était pas évaluée, car il y a eu une guerre de monnaies pendant la crise mondiale 2008 », en ajoutant « donc la valeur du dinar n’est pas liée seulement au niveau d’investissements, elle est relative aussi à la productivité hors hydrocarbures, l’exportation de services et toute la vitalité de l’économie ».
L’expert conclut que « malgré que les pays voisins ont une faible économie, ils ont une forte demande sur leurs monnaies à travers les millions de touristes qui visitent ces pays, donc cela renforce leurs monnaies ».