L’engagement de l’ANP et des forces de sécurité, visant à protéger le territoire et à maintenir l’unité nationale, mérite d’être salué. Leur rôle est crucial dans l’apaisement des tensions régionales, face à des menaces globales telles que le terrorisme. Ces efforts de sécurité devraient être complétés par une relance économique par le gouvernement, centrée sur le renforcement du front social intérieur et l’approfondissement de l’État de droit en accord avec notre contexte culturel.
Déjà en 2011, dans une publication de l’Institut français des relations internationales (IFRI), j’avais identifié la sécurité dans le Sahel et l’Europe comme des préoccupations majeures, soulignant l’Algérie comme un pilier stabilisateur crucial. Les discussions sur les interactions entre tensions géostratégiques, sécurité et développement se sont poursuivies de 2018 à 2024 dans divers forums internationaux, impliquant des représentants des États-Unis, de l’Europe, de la Chine, de la Russie et de nombreux acteurs africains.
Depuis la chute du régime libyen, la géopolitique du Sahel a été transformée, exacerbée par la prolifération d’armes issues des anciens dépôts libyens qui, désormais, alimentent divers groupes rebelles et terroristes. L’importance des flux économiques et migratoires dans cette région reste une préoccupation, face à des dynamiques géopolitiques complexes nécessitant une compréhension nuancée des cultures et histoires locales.
La région saharienne, riche d’un héritage de commerce transsaharien et d’une culture islamique partagée, est menacée par des interprétations radicales de l’islam qui ne doivent pas être confondues avec les croyances traditionnelles de tolérance. Les influences religieuses y sont diversifiées, oscillant entre le maraboutisme et l’intégrisme radical, ajoutant une dimension supplémentaire aux défis sécuritaires.
Les récents bouleversements, comme ceux en Syrie, et le rôle évolutif des grandes puissances, soulignent la nécessité pour l’Algérie de naviguer prudemment ces changements géostratégiques pour maintenir son rôle crucial dans la stabilisation régionale. Une économie forte est essentielle pour préserver et accroître l’influence géopolitique du pays. La persistance des disparités économiques nourrit instabilité et extrémisme, rendant urgent de repenser le développement régional.
Il est impératif que l’Algérie soutienne une approche de co-développement, pour dépasser la simple gestion de surface des problèmes, et fasse face aux défis structurels soulignés par des analyses globales, telles que celles du Forum économique mondial, qui signalent une crise de valeur affectant la cohésion sociale. En conclusion, favoriser un développement équilibré pourrait stabiliser une région marquée par des incertitudes croissantes, en renforçant des politiques inclusives et interconnectées à l’échelle mondiale.
