Les chauffeurs de taxis incontrôlables

Une réalité qui ne tient aucunement compte de la loi.

Tous les taxis ont un compteur, mais ceux ne sont mis en marche que pour les destinations qui arrangent le plus le chauffeur. Les taxieurs préfèrent  desservir les alentours d’Alger Centre et évitent les lointaines banlieues.

Cela, en violation de la réglementation qui régit cette fonction. Le client subit l’absence d’un contrôle de l’Etat. Et dire qu’il y a à peine trois mois, un arrêté du ministère des Transports est venu fixer les modalités d’exploitation d’un service taxi et les sanctions prévues à l’encontre des contrevenants à la réglementation. Rien n’a changé dans le comportement de ces derniers. Les taxieurs ne portent pas de tenue « correcte » comme l’exige la loi ni répondent à la demande de client concernant les destinations demandées.

Entre le texte et le terrain, il y a une autre réalité qui ne tient aucunement compte de la loi. C’est ce que nous avons constaté lors de notre virée à Alger Centre. Sur place, nous avons interrogé quelques chauffeurs au fait de ne pas répondre aux exigences du décret exécutif fixant les modalités d’exploitation d’un service taxi en particulier celle liée au non respect des destinations demandées par  les usagers ou encore la pratique du jumelage (faire monter plus d’un client dans le véhicule). Leur réponse n’a pas été une surprise. Les taxieurs mettent en cause  le problème de la circulation ou encore les destinations qui ne sont pas profitables. « La circulation à Alger est toujours bloquée.

On passe des heures dans l’embouteillage. Si je me déplace avec un seul client je ne serais pas gagnant. » Et puis certaines localités d’Alger « ne sont pas favorables au jumelage, donc  je ne le fais pas ou je propose une course à un autre prix», indique un chauffeur de taxi-compteur. « Je ne réponds pas favorablement pour les destinations dites encombrées. Franchement, j’exclue d’emblée l’usage du compteur dès qu’il s’agit d’une mission qui ne m’est pas rentable », renchéri un autre.

Concernant le port de la tenue vestimentaire correcte, la plupart des taxieurs ne sont pas d’accord. Ils disent que ni le style ni la couleur de vêtement  ne met en cause  la pratique correcte de cette activité. Ils clament, toutefois, «  la cherté du carburant et demandent des augmentations des tarifs comme suite logique à l’augmentation des prix du carburant »

Nous avons contacté, par ailleurs, le président de l’association de protection et d’orientation des consommateurs (APOCE), Mustapha Zebdi et nous l’avons interrogé sur la dite question. Pour lui, le problème ne réside pas dans la question de réglementer ou pas l’activité. « C’est une question de culture, avant tout. La préférence d’une destination par rapport à une autre est devenue un fait courant. Le citoyen en est habitué. Personne ne dépose plainte ni réclame auprès des services concernés ». Et d’ajouter : « les taxieurs profitent de leur coté du manque de transport dans certaines localités d’Alger et s’imposent avec des tarifs  exorbitants. Le client lui, n’a pas le choix et obligé de céder ».

Pour rappel, les chauffeurs de taxi ont été soumis à un nouveau cahier des charges et ce à partir du 31 octobre dernier. Parmi les nouvelles dispositions du décret publié au Journal officiel, il est stipulé que le conducteur de taxi doit porter une tenue vestimentaire appropriée à l’exploitation de service de taxi, qu’il doit se comporter avec respect et politesse avec les clients tout en affichant à bord de son véhicule les tarifs en vigueur et les respecter, et qu’il est appelé à déclencher le taximètre dès le début de la course.

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