Des séjours détox pour faire le vide après les fêtes de fin d’année

Jeûne prolongé en France, cure ayurvédique en Inde : afin de démarrer l’année du bon pied, quelques idées de voyages pour se purifier.

Alors qu’en cette fin d’année se sont entassés sur les tables de France poulardes, chapons et vins fins, quelque part en Provence une douzaine de personnes ont décidé de passer un réveillon particulier… sans rien manger.

Pendant sept jours d’ailleurs, ils ont privé leurs corps de nourriture en choisissant leur séjour «jeûne et randonnée». Il est donc possible de passer 7 jours sans s’alimenter?

«On peut aller beaucoup plus loin», affirme Jean-Pascal David, le propriétaire de la Maison du Jeûne qui encadre les participants lors de cette frugale semaine de vacances. «Moi-même, j’ai déjà cessé de m’alimenter pendant plusieurs semaines», précise-t-il. Membre actif de la Fédération Francophone de Jeûne et Randonnée, Jean-Pascal David a découvert le jeûne à la fin des années 90.

«Il est parfois nécessaire de se mettre en pause»

«Ça a été comme un choc, raconte-t-il, une révélation: je me suis rendu compte que la société, notre culture, nous poussent à nous nourrir sans prendre en compte les besoins réels de notre corps». Depuis, devenu naturopathe, il fait profession d’encadrer des jeûneurs volontaires. La fédération, qui regroupe aujourd’hui une quarantaine d’encadrants comme lui, cherche à professionnaliser l’activité avec un label et une charte. Relativement brève, elle pose des principes assez simples: stages de jeûne diététique d’une semaine, pour personnes en bonne santé, dans un environnement de qualité, sans alcool, tabac ni drogue.

L’objectif est clairement de rassurer des clients encore peu accoutumés à cette pratique relativement méconnue en France. «Nous proposons des séjours de vacances pendant lesquels on ne mange pas, mais qui permettent de faire du bien à l’esprit et à l’organisme: il s’agit de jeûne préventif, pas thérapeutique. Dans une société aussi exigeante avec les êtres humains, il est parfois nécessaire de se mettre en pause et de se réparer, avant de redémarrer.»

Pratique récente en France

Chaque année, cette fédération encadre environ 7000 jeûneurs, dont 70% de femmes. Jean-Pascal David, pour sa part, organise entre 32 et 34 stages d’une semaine : des groupes d’une dizaine de jeûneurs, pour des tarifs autour de 490 € par personne. Cela représente 4 fois plus de monde que lorsqu’il a démarré son activité, il y a une dizaine d’années. Difficile toutefois de parler d’un boom, même si la pratique du jeûne attire de plus en plus de monde, surtout depuis la diffusion, en 2011, d’un documentaire intitulé «le jeûne, une nouvelle thérapie?»

Récente en France, la pratique est plus ancienne en Allemagne, où elle a été popularisée dans les années 30 par le docteur Otto Buchinger. Dans sa clinique est pratiqué le jeûne thérapeutique.

En Inde, des séjours ayurvédiques

Autre tendance suscitant l’intérêt du public français: les séjours ayurvédiques en Inde. Cette médecine traditionnelle propose des cures destinées à régénérer l’organisme. Au programme: diète et massages.

Shanti travel, agence de voyage spécialiste de l’Inde, propose ainsi des séjours ayurvédiques à ses clients francophones. Le prochain aura lieu du 6 au 15 février. Il sera encadré par Noelline Besson, une Française d’origine indienne qui a vécu une dizaine d’années à Delhi, où elle s’est initiée à cette médecine ancestrale. Aujourd’hui installée à Paris, elle conduira les voyageurs dans le Tamil Nadu, au Dune Eco Village, un hôtel qui s’est fait une spécialité dans les séjours ayurvédiques. Au programme de ces 10 jours: cuisine traditionnelle, ateliers de méditation, massages: une introduction en douceur à cette médecine indienne.

«Une quiétude où ne pénètrent ni l’ennui, ni la faim, ni le désir»

Il existe des séjours ayurvédiques plus radicaux. En 2016, notre journaliste Valérie Lejeune a expérimenté une cure de deux semaines «sans viande, sans téléphone, sans internet, sans télé, sans voiture, sans bronzer, sans pain ni vin», raconte-t-elle dans un article du Figaro Magazine. Au bout de quelques jours, poursuit-elle, «le temps s’arrête, et s’installe une quiétude où ne pénètrent ni l’ennui, ni la faim, ni le désir, mais où le parfum d’une fleur de frangipanier vous tire des larmes.» Est-ce que le bonheur pourrait ressembler à cela?

Lire le récit de cette expérience: Ayurvéda, l’Inde soignante

Enregistrer

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut