Uber se lance dans le fret routier

La plateforme a lancé un service de transport routier longue distance aux États-Unis, la semaine passée. Il doit entrer en fonction à partir de l’année prochaine.

Uber prévoyait depuis plusieurs mois de s’implanter sur ce marché, notamment après le rachat d’Otto, pour la modique somme de 650 millions d’euros.

Après le transport de personnes, Uber s’attaque au transport routier de marchandises. La plateforme californienne a lancé aux États-Unis un nouveau service, «Uber Freight», le 26 décembre dernier. Pour l’heure, la plateforme est extrêmement minimaliste. Elle permet seulement aux expéditeurs et aux acheteurs de s’inscrire, pour une entrée en fonction à partir de l’année prochaine.

L’objectif d’Uber reste identique: supprimer les intermédiaires et mettre en relation les expéditeurs et transporteurs directement. Jusqu’ici, les entreprises expéditrices devaient obligatoirement passer par un cabinet de courtage qui négocie les tarifs pour son client auprès des transporteurs, et prélève en retour une commission comprise entre 15 et 20% du prix de la prestation. Comme pour la plateforme classique de transport de personnes, Uber prélèvera également une commission.

44 milliards d’euros de chiffres d’affaires

Uber prévoyait depuis plusieurs mois de s’implanter sur ce marché, notamment après le rachat d’Otto, pour la modique somme de 650 millions d’euros. Cette société américaine produit un kit électronique qui permet à un poids lourd d’être autonome. «J’ai toujours dit que le transport de personnes était un business de plusieurs milliards de dollars (…) Maintenant, il y a ce nouveau business qui s’appelle le transport par camion», indiquait Travis Kalanic, le patron d’Uber, dans une interview à Business Insider, le 18 août dernier. «C’est un business exigeant, intéressant, nuancé». Avec «Uber Freight», les prix varieront en fonction de l’offre et de la demande. «Vous allez pouvoir économiser de l’argent en payant le prix réel», ventait Eric Berdinis, chef de produit chez Otto, dans un entretien à Business Insider, le 26 octobre dernier. «Avoir un intermédiaire qui passe seulement des coups de fil toute la journée n’est pas efficace».

«Uber Freight» sera-t-il disponible en France? Contacté par Le Figaro, Uber indique qu’aucune date n’a été définie pour l’arrivée en France. En revanche, ce nouveau service ne manque pas de faire réagir. «Un camion sur trois circule à vide (…) C’est dire la marge de productivité que promet l’informatique», soutient François-Michel Lambert, député EELV et président du Conseil national de la logistique, au Parisien, ce vendredi. «Mais si nous laissons des multinationales s’emparer de ce potentiel à notre place, il faut nous attendre à une très grosse casse sociale dans le transport routier, dans les cinq à dix ans à venir». À titre indicatif, le secteur représente 420.000 emplois et 44 milliards d’euros de chiffre d’affaires, selon les chiffres de la Fédération Nationale des Transports Routiers.

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