Le chômage devrait baisser pour le 3e mois d’affilée, du jamais vu depuis février 2008

Après deux mois consécutifs de repli, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A devrait encore refluer à la fin novembre. Mais si la tendance est à l’amélioration, l’évolution des principaux agrégats depuis 2012 plombe le bilan de François Hollande et, à travers lui, celui des candidats à la primaire de la gauche.



figarofr: Myriam El Khomri au Snat, avant de rpondre  la question d'un journaliste.


© Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro
Myriam El Khomri au Sénat, avant de répondre à la question d’un journaliste.

Jamais deux sans trois, dit le proverbe… Même si François Hollande a renoncé à se représenter en 2017 à la Présidentielle, le chef de l’État scrutera ce lundi à 18h les résultats des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi à fin novembre. Et pour cause: la fin 2016 marque enfin l’inversion de la courbe du chômage qu’il a promise dès la mi 2012 aux Français et qui a tant tardé à devenir réalité. Le nombre d’inscrits en catégorie A (sans aucune activité) à Pôle emploi a en effet reculé deux mois d’affilée (fin septembre et fin octobre), ce qui n’était arrivé qu’une seule autre fois depuis le début du quinquennat, en juin et juillet 2015.

Tout le monde, à commencer par le président lui-même qui entend terminer son mandat sur une note positive et avec des résultats à la clé, espère donc une troisième baisse mensuelle consécutive, ce qui n’est pas arrivé depuis… février 2008. «La bataille pour l’emploi est longue mais elle porte ses fruits», a d’ailleurs assuré il y a un mois le chef de l’État, lors d’un déplacement dans une start-up. Il récidivera ce lundi à 17h, en se rendant avec Myriam El Khomri -qui a prévu de revenir pour l’occasion de ses vacances en famille- dans l’entreprise ETNA France, à Taverny dans le Val d’Oise. Une sortie programmée à l’avance du chef de l’Etat -qui dispose depuis vendredi soir des chiffres du chômage de fin novembre rendus publics ce lundi soir- qui laisse donc à penser qu’il y aura bien une troisième baisse d’affilée du nombre d’inscrits à Pôle emploi en France et, aussi, une rupture présidentielle de l’embargo fixé à 18h.

Force est de reconnaître que, sur le front du chômage, ça va mieux depuis quelque temps. Sur les 14 reflux mensuels observés en 54 mois de présidence Hollande (soit 1 baisse en moyenne tous les 4 mois), 7 ont eu lieu sur les 12 derniers mois. Le nombre d’inscrits en catégorie A a baissé de 106.800 depuis le début de l’année et de 107.700 sur un an. «Il s’agit même de la plus forte baisse annuelle observée depuis mai 2008, s’était félicitée il y a un mois la ministre du Travail, juste avant que le président ne renonce à se présenter pour un deuxième mandat. Ces résultats confortent donc la tendance favorable qui se dessine depuis plusieurs mois.» Il est d’ailleurs cocasse de noter, sans qu’il y ait de lien de cause à effet, que les compteurs semblent s’affoler depuis que Myriam El Khomri a remplacé François Rebsamen au ministère du Travail, en septembre 2015: huit baisses des inscrits en catégories A en 14 mois donc, quelque 96.300 demandeurs d’emploi en moins en France entière, un nombre de jeunes de moins de 25 ans référencés en A inférieur à 500.000 depuis deux mois, une première depuis… mai 2012…

Et ce n’est pas fini. Le nombre d’inscrits de plus de 50 ans en catégorie A, dont le nombre n’avait cessé d’augmenter depuis début 2008, a baissé deux fois en quatre mois. Soit les 2 premières baisses en 101 mois! Idem pour les chômeurs de longue durée (inscrits depuis plus d’un an en catégorie A, B et C), dont le nombre avait également continuellement augmenté depuis la mi 2008, qui connaissent un léger mieux ces derniers mois. Leur nombre a en effet reculé 6 fois en 8 mois, pour afficher à la fin octobre un reflux inespéré de plus de 60.000 depuis le début de l’année. Quant à l’emploi, qui a un impact direct sur le chômage, lui aussi est bien orienté: quelque 180.000 emplois créés dans les secteurs marchands en un an (et même 211.000 en étendant à l’ensemble des secteurs concurrentiels) et six trimestres d’affilée dans le vert.

Ces tendances à court terme, qui permettent de se donner un peu de baume au cœur et au président de dire que «oui, ça va mieux», sont toutefois balayées par les évolutions, enregistrées depuis le début du quinquennat, des indicateurs auxquelles elles sont rattachées. Surtout quand on se rappelle qu’il y a des hommes, des femmes, des enfants et donc des familles entières derrière chacune de ces statistiques. Chacun jugera par lui-même: 604.700 inscrits en catégorie A de plus en France entière depuis l’élection de François Hollande en mai 2012, soit une moyenne de 12.000 en plus par mois; 303.700 demandeurs d’emploi de plus de 50 ans ajoutés à un compteur qui en comptait déjà trop et 771.400 chômeurs de longue durée de plus. Et ce, pour atteindre des niveaux absolus qui frôlent la déraison ou défient l’entendement: plus de 3,7 millions d’inscrits en catégorie A, dom compris; près de 900.000 chômeurs de plus de 50 ans dans la seule catégorie A en métropole, un record absolu; ou encore près de 2,6 millions de chômeurs de longue durée en France entière. Des résultats qui plombent le bilan de François Hollande et que va devoir assumer tout ou partie des candidats à la primaire de la gauche, à commencer par Manuel Valls, l’ex-premier ministre…

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