L’absentéisme paralyse l’APN.

Afin de mettre un terme à ce phénomène, le nouveau règlement intérieur de l’APN, qui devrait être débattu prochainement, prévoit une série de mesures visant à obliger le députés à assister aux travaux des plénières.

L’Assemblée populaire nationale sera, désormais, en congé non déclaré. Les derniers projets de lois ont été expédiés à la hâte. Mardi, les députés ont voté quatre projets de loi en une seule séance, à savoir la loi sur la métrologie, le règlement budgétaire, le Code de procédure pénale et celui relatif à l’organisation des instances judiciaires marquant indirectement le tomber de rideau.

Certes, cette session reste ouverte, conformément à la nouvelle Constitution jusqu’en juin prochain, il n’en demeure pas moins, que l’institution sera en stand-by bien avant la convocation du corps électoral. L’APN est-elle en panne sèche de projets? «Absolument pas, des projets de lois sont au niveau des commissions, à l’image du projet de loi sur le règlement intérieur de l’APN et le projet de loi sur les télécommunications qui sont au niveau des commissions», soutient une source parlementaire.

Notre source cite l’absentéisme qui pose un sérieux problème et paralyse les travaux. Effectivement, l’APN ne va pas s’aventurer à programmer des plénières dans un hémicycle quasi vide. «En l’absence de députés, il est impossible de programmer de nouveaux projets de lois en plénière», a reconnu un député du FLN qui déplore le désintérêt affiché par les élus au travail législatif.

Ce n’est un secret pour personne, le phénomène de l’abstention a atteint des proportions alarmantes au point de perturber sérieusement le programme de l’institution. D’ailleurs, la séance de mardi dernier a failli être annulée faute de quorum. Les ministres ont eu à attendre trois heures de temps avant que la plénière commence. Les deux partis majoritaires, qui assurent à eux seuls le quorum, ont brillé par leur incapacité à encadrer leurs représentants pour soutenir les projets du gouvernement.

Malgré les rappels par SMS envoyés par l’administration d’Ould Khelifa, les députés étaient aux abonnées absents. Ces derniers avaient d’autres chats à fouetter pour garantir un nouveau mandat lors de la future législature. Dimanche dernier, le gouverneur de la Banque d’Algérie s’est retrouvé devant une poignée de députés pour présenter son rapport de conjoncture économique du pays.

Sur les 464 élus, ils n’étaient même pas une cinquantaine à avoir fait le déplacement à l’hémicycle, soit même pas le tiers. Jamais l’APN n’a connu un tel désintérêt de la part des députés. «Les députés ont la tête ailleurs, ils pensent soit à la retraite ou bien à la course électorale pour décrocher un autre mandat», a affirmé une élue du Parti des travailleurs. Cette députée estime que la prochaine législature sera pire si les mêmes pratiques persistent.

Afin de mettre un terme à ce phénomène, le nouveau règlement intérieur de l’APN, qui devrait être débattu prochainement, prévoit une série de mesures visant à obliger les députés à assister aux travaux des plénières. On évoque même une indemnité de présence pour inciter les élus à assister aux débats. Les élus seront même tenus de fournir des justifications en cas d’absence.

Ces dispositions seront appliquées dès la prochaine législature. «Il faut sérieusement prendre des dispositions qui touchent au portefeuille des députés pour réduire ce phénomène», a soutenu Naâmane Laouer, député de l’Alliance de l’Algérie verte. Il faut reconnaître que certains députés n’ont jamais franchi le hall de l’APN depuis presque deux ans pour ne pas dire plus.

Par ailleurs, il y a lieu de souligner que cette législature qui tire à sa fin aura été marquée par l’absence de commissions d’enquête. Durant cinq ans, aucune enquête n’a été menée par le Parlement pour faire la lumière sur les différents événements qui ont secoué le pays, entre autres les événements de Ghardaïa, le gaz de schiste, les chômeurs, le kidnapping des enfants, etc. Les demandes des différents partis de constituer des commissions d’enquête ont été rejetées. Enfin, durant cette législature, pas moins de 63 projets de lois ont été adoptés.

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